Comment apprendre à coudre ? Seul·e ou accompagné·e ?

Vous aussi, vous rêvez de coudre vos vêtements mais vous avez peur de finir avec une patate informe au lieu d’un pantalon chic ? Rassurez-vous, j’y suis passée. Et plus d’une fois.

Chez Tissœurs, j’adore parler de tissus. Mais aujourd’hui, j’avais envie de revenir sur la couture elle-même, et surtout sur les chemins parfois tordus qu’on emprunte pour apprendre. Parce qu’avant d’imaginer des motifs à vous proposer, j’ai moi aussi longtemps bataillé avant de trouver ma voie dans la couture.

Bref, voici mon histoire, et surtout plein de ressources testées et approuvées pour vous aider à progresser (sans passer par la case sac-à-patates).

Les années 2000 de la loose

Revenons en 2003. À cette époque, je bidouillais déjà des petits projets depuis des années, et ma mère m’avait offert ma première machine à coudre après m’avoir vu coudre 4 mètres d’ourlet de rideau à la mano.

Motivée, j’ai pris des cours de couture avec les Cours Municipaux de la Mairie de Paris. Après un an, bilan ? Je n’avais pas cousu un seul vêtement portable.

Par exemple, j’ai voulu coudre un knickers Burda (oui, la mode des ces années là était cruelle) : terminé beaucoup trop grand. Pourquoi ? Parce que j’avais naïvement choisi… un sweat molletonné pour un patron qui réclamait un tissu chaîne et trame.

Et le mieux de tout ça, c’est que je n’ai réalisé ça qu’il y a quelques années en me rappelant du truc. À l’époque, je n’avais rien compris au problème !

Du coup, je me suis dit que j’étais trop nulle pour coudre des vêtements. J’ai donc continué à customiser des fringues avec un peu de broderie, à coudre des rideaux, deux-trois accessoires, mais rien de plus.

Apprentissage de la couture #2… et l’addiction !

Huit ans plus tard, arrêt maladie prolongé, grosse fatigue… mais besoin de m’occuper. Deux copines se mettent à la couture. Je me dis : pourquoi pas moi ?

Je décide alors de faire les choses dans l’ordre, et pas juste « à ma sauce » comme avant.

J’achète le livre “Couture pour grandes débutantes” de Tilly Walnes et décide de suivre TOUTES les instructions, sans improviser ni prendre de raccourcis. Game changer. En parallèle, je découvre le forum Thread & Needles, le magazine Threads, et surtout la communauté couture sur Instagram. Un combo parfait pour rester motivée et apprendre.

À la fin du livre, je me lance : blouse Be Pretty d’Atelier Scammit et le short Châtaigne de Deer and Doe. C’est une réussite ! Fière comme un paon, je les porte pour mon retour au boulot. Depuis, je n’ai jamais décroché.

Et j’ai testé à peu près toutes les manières d’apprendre à coudre. Si ça peut vous éviter quelques sueurs froides (et quelques knickers informes), voici ma sélection de ressources pour apprendre à coudre à votre manière.

Les différentes façons d’apprendre à coudre

1. Les livres & magazines de couture : pour avancer à son rythme

• “Couture pour grandes débutantes” (Tilly Walnes) : mon déclic. Tout est expliqué pas à pas, avec des projets en progression en fonction du niveau et des compétences acquises.
• “Coudre le jersey” (Marie Poisson) : indispensable pour comprendre et dompter les tissus stretch élastique sans finir en boule de nerfs.
• “Guide de couture à la machine à coudre” et “Guide de couture à la surjeteuse et à la recouvreuse” (Christelle Beneytout) : parce que pour bien coudre, il faut déjà bien maîtriser son outil.
• “Docteures Couture, 100 questions, 500 réponses pour ne pas vous emmêler les aiguilles” (Michèle Thénot • Jessica Brisac) : pour ne pas rester seul·e devant ses questions
• Et bien sur le magazine papier Threads : le seul magazine couture sans patron de couture à l’intérieur !

2. Des patrons qui sont presque des cours à eux seuls

Certaines marques de patrons sont connues pour proposer des explications qui sont de véritables cours de couture en soi. Voici celles qui m’ont aidée mais n’hésitez pas à en suggérer d’autres dans les commentaires :

• Deer & Doe : je ne pouvais pas faire l’impasse, cette marque m’a vraiment lancée dans la couture.
• Atelier Scammit : une marque française qui offre à la fois des instructions détaillées et des vidéos ultra pédagogiques, parfait pour débuter
• Closet Core Patterns : cette marque québécoise offre des patrons très détaillés et professionnels, avec des dessins et souvent des contenus supplémentaires
• Ivanne S. : très connue pour ses livrets pléthoriques, cette marque propose des patrons avec de multiples variations avec le souci du détail et de l’adaptabilité
• Vogue / McCalls : des marques anciennes qui proposent des patrons pour tous les niveaux avec des explications illustrées très complètes
• In The Folds (en anglais) : des explications particulièrement didactiques qui permettent une vraie progression. Elle propose d’ailleurs une académie de couture avec un système d’abonnement.
• Étoffe Malicieuse et Fitiyoo pour la lingerie (oser coudre ses sous-vêtements, un super défi technique et gratifiant) : pas-à-pas détaillés, vidéos, vous aurez tout ce qu’il vous faut pour réussir

3. Les vidéos : pour voir et comprendre

Parce que parfois, une petite vidéo vaut mieux qu’un long paragraphe.

• Artesane : des cours payants (cours par cours), mais aussi des gratuits pour tester.
• L’Atelier de Mona sur Youtube : douce et précise.
• Evie La Luve (en anglais) sur Youtube pour la lingerie et le maillot de bain.
• Les vidéos de Threads (en anglais) : certaines gratuites, d’autres sur abonnement, ces vidéos sont toujours délivrées par des expert·es de leur secteur.
• Craftsy (en anglais) : même si je ne vois pas beaucoup de nouveaux cours sur cette plateforme, certains cours plus anciens sont de véritables bibles pour moi. Guettez les promos ou profitez des 30 jours gratuits pour essayer !

4. Les cours en présentiel : le luxe du direct

Quand vous voulez qu’une prof regarde vraiment VOTRE point droit (et ton point complètement de travers aussi).

• J’ai adoré le cours de soutien-gorge à armature avec Marie Poisson… même si je n’ai pas encore réussi à ajuster correctement un soutien-gorge à armature sur moi… mais c’est plus un problème de patronage que de couture en elle-même. Il m’a beaucoup apporté pour la suite.
• Et sinon, regardez les associations, merceries, ateliers près de chez vous. Souvent, on y trouve des petites pépites de cours hebdomadaires ou ponctuels et des stages couture.

Ce que j’ai retenu après tout ça

• Ne pas vouloir réinventer la roue.
  Faire confiance au savoir-faire accumulé et transmis depuis des générations de couturier·es. Lire les explications, regarder les tutos, poser des questions.
• Choisir le bon tissu pour le bon patron (mon knickers XXL en sweat molletonné vous salue) :
  il y a aussi de très bons bouquins pour ça… ou nos articles sur le blog !
• Accepter de faire des erreurs.
  La couture, comme toute activité, demande de la persévérance et un temps d’apprentissage. Ce n’est pas un don qu’on a ou pas. Ça s’apprend et c’est en cousant, qu’on devient couturier·es.

Et vous ?

Si vous aussi, vous voulez apprendre à coudre, partager vos premières réussites ou vos plantages mythiques, racontez-moi en commentaire ou sur Insta. Je vous promets qu’ici, personne ne jugera votre premier ourlet bancal (ou alors, du balai !).